L'histoire de Myriam Makeba


L'histoire de Myriam Makeba

Sommaire


Les débuts
1.     Enfance difficile
2.     L’ascension
La révélation
1.     « Come back to Africa »
2.     L’aventure américaine
3.     L’union avec Stokely Carmichael
La Guinée, terre d’accueil
1.     Makeba et Sekou Touré
2.     La diplomate « guinéenne »
La nouvelle vie
1.     L’après Guinée
2.     Retour d’Exil
La femme engagée
1.     Mama Africa
2.       Refuser !
La fin d’une diva
1.     Dernières œuvres
2.       Adieu l’artiste !
Bibliographie

              Par Bathie Samba Diagne, étudiant au département d'histoire à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar 

kluivertb1@gmail.com



Les débuts

1.     Enfance difficile
 Zenzile Makeba Qgwashu Nguvama est née le 4 mars 1932 à Johannesburg. Elle est la fille de Christine Nomkomndelo et de Caswell Mpambane Makeba. Elle sera appelée Zenzi car sa mère eut une grossesse difficile alors qu’on lui avait déconseillé de faire l’enfant. Le bébé sera finalement appellé « uzenzile » qui signifie « tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même ». L’enfance de Zenzi est difficile. Cadette d’une  famille de 6 enfants, Makeba ne ferait pas un long parcours à l’école. A l’âge de 6 ans, elle perdit son père. Voyant la tâche ardue pour sa mère, elle se résolu à arrêter les études. La jeune Makeba grandit cependant dans un milieu où le chant était une chose courante. Sa maman chante des chansons traditionnelles. Makeba dira même qu’elle tient l’amour du chant de par sa mère. Cette dernière lui apportera un grand soutien. Son frère qui était pianiste lui apprenait des chansons en anglais. La jeune Zenzi chantait aussi à l’école et à l’église. 
Ayant abandonné l’école, Makeba fait plusieurs petits boulots. Elle travaille comme bonne à Prétoria puis comme laveuse de taxi à Johannesburg.
La  jeune Myriam Makeba © inconnu
2.     L’ascension
Ayant chanté dans une chorale pendant plusieurs années, Zenzi perfectionne ses talents de chanteuse. Le destin finit par frapper à sa porte. Zweli, un de ses cousins lui propose de chanter avec un orchestre dont il est membre, les « Cubans Brothers ». C’est au cours d’un de leur show que le leader des Manhattan Brothers, Nathan Mdledle lui propose de venir passer une audition. Les Manhattan Brothers  sont un groupe célèbre en Afrique du Sud. Zenzi est retenue et Nathan Mdledle lui trouve un nom de scène, « Miriam » qui sonne mieux que Zenzi. 
                                                    Myriam Makeba © getty images
Bientôt la jeune fille effectue plusieurs tournées avec le groupe, sa notoriété s’accroît. Elle reste avec les Manhattan Brothers de 1954 à 1957, puis chante avec les « Skylarks », un groupe féminin créé par sa maison de disques, Gallostone Records.
Myriam Makeba  avec les Skylarks© inconnu
 En 1956, elle participe à la tournée « African Jazz and Variety » qui réunit 36 artistes et qui dure 18 mois. Au même moment, ses prestations dans les manifestations de l’A.N.C. lui permettent de rencontrer des leaders tels que Nelson Mandela. Chantant dans de grands groupes, Myriam Makeba commence à être connu dans son pays. En 1959, elle a un premier rôle dans la comédie musicale « King-Kong » qui est un énorme succès dans le pays. La même année, Myriam Makeba rejoint l’« African Variety Jazz », un groupe populaire où joue le trompettiste Hugh Masekela qu’elle épousera plus tard.

La révélation
1.     « Come back to Africa »
Cependant, c’est à travers un film que ses talents de chanteuse vont se révéler au monde. Le réalisateur américain Lionel Rogosin produit le film « Come back to Africa ».  Il désire que Makeba joue son propre rôle en interprétant deux chansons dans un Night Club. Il la convainc en lui disant que le documentaire lui permettra d’être vue dans le monde entier et de participer à la promotion du film en Europe le moment venu. Makeba y démontre ses talents de grande chanteuse.  
Myriam Makeba in " Come back to Africa"

Elle ne figure que quelques minutes dans le documentaire « come back Africa », dans une scène où elle interprète ses deux chansons, mais tous les critiques qui ont visionné le documentaire avant sa projection officielle ont été enthousiastes et ont demandé à voir la jeune fille sud-africaine qui chante lors de la scène du cabaret. Elle est invitée à Rome à l’occasion de la première du documentaire diffusée lors du festival de Venise et découvre l'Europe en cette année 1959. Sa prestation dans ce film aiguisera le regard déjà hostile des dirigeants de l’Afrique du Sud sur elle. Sans le savoir, elle quittait son pays pour 30 ans…
Myriam Makeba à Venise © inconnu
2.     L’aventure américaine
En Europe, Myriam Makeba bénéficie d’une plus large publicité. La chance va frapper à sa porte. Le célèbre chanteur Harry Belafonte la remarque après l’avoir vue dans une interview de la BBC et lui propose d’aller chanter aux Etats-Unis. Grâce à ses relations, Belafonte lui obtient un visa pour les Etats-Unis où elle arrive en novembre 1959. «  Je devais rester 4 semaines, je suis restée 10 ans ». C’est avec ces mots que Makeba parlait de son séjour au pays de l’oncle Sam. Elle devient en quelques semaines rapidement la nouvelle attraction musicale. Elle conquit très vite les foules et se forge un personnage. Son succès devient rapide. 
 Myriam Makeba et Harry Belafonte © inconnu
Elle sera invitée à chanter lors du fameux anniversaire de John Kennedy au Madison Square Garden en 1962 (Marilyn Monroe chante également le fameux « happy birthday » ce jour là).  L’évolution de sa carrière musicale va de pair à celle de son personnage de femme engagée. Ses prises de position vont pousser le gouvernement Sud africain à la déclarer Persona non grata. Elle s’en rendra compte lors du décès de sa mère. Voulant assister aux funérailles, les autorités sud africaines lui refusent son retour.
Cependant, son séjour hors d’Afrique sera bien prolifique. C’est aux Etats-Unis que Miriam Makeba sortira plusieurs de ses plus célèbres tubes, « Pata Pata », « The click Song », et « Malaika ». En 1966, elle reçoit un grammy award pour sa collaboration avec Harry Belafonte pour « An Evening With Belafonte/Makeba », un album qui évoque les souffrances des Noirs pendant l’apartheid.
Myriam Makeba © getty images
3.     L’union avec Stokely Carmichael
En 1968, Myriam Makeba épouse Stokely Carmichael. Ce mariage sera synonyme de mutations dans la vie de Makeba.  En effet, Carmichael est un militant radical des droits des noirs aux Etats Unis. Se rapprochant de la figure de Malcom X plutôt que celle de Luther King, Carmichael a été un des leaders de grands mouvements pour le droit des noirs. Le directeur du F.B.I. d’alors John Edgard Hoover menait une lutte contre les « agitateurs ». Tous les moyens sont déployés.  Ainsi, l’environnement ne permettait plus à Makeba un épanouissement. Le couple est suivi de très près par les services secrets. La C.I.A s’intéresse aussi aux activités de Makeba et à ses prises de positions comme en témoigne cette archive.

Capture d'archive de la C.I.A sur Myriam Makeba

 Elle n’a plus la liberté de faire ses manifestations. Dans son autobiographie Makeba: My Story, elle rappelle la réduction de son succès aux Etats-Unis: « Mes concerts sont annulés de gauche à droite. J'apprends que les gens ont peur que mes concerts financent des activités radicales. Je ne peux que secouer la tête. Qu'est-ce que Stokely doit faire avec mon chant ? » . A ces éléments, s’y ajoute le fait que Carmichael était en mauvais termes avec les Blacks Panthers dû à une divergence de vision. Avec ces nombreux facteurs, le couple décide de s’installer en Guinée où Sékou Touré, voulant rétablir une image assez ternie de son régime leur offre bien plus qu’un asile.
Myriam Makeba  et Stokely Carmichael© getty images
La Guinée, terre d’accueil
1.     Makeba et Sekou Touré
Myriam Makeba et Stokely Carmichael s’installent en Guinée en 1969. En Guinée, Makeba est comme chez elle. Une fois arrivée, Sékou Touré la prend dans sa délégation qui sillonne le pays. Il propose à Makeba de s’installer dans la ville qui lui plait. Dalaba elle choisira. Son mari, Stokely Carmichael devient un collaborateur de Sékou Touré. Sékou Touré offrira à Makeba toutes les commodités possibles. En Guinée, Myriam Makeba s’investit dans la vie commune. Elle habite Dalaba dans le Fouta Djallon. Ainsi, Makeba s’installait en Guinée jusqu’à la mort de Sékou Touré en 1984. 
Affiche d'un concert de Myriam Makeba en Guinée © inconnu
Ce qu’il faut voir en filigrane avec ce séjour de Makeba en Guinée, c’est la volonté de Sékou Touré de lisser l’image de son régime à l’extérieur. Avec un parti unique où l’on n’affiche pas de contradictions, les opposants au régime de Sékou Touré n’ont pas de place. C’est la mort ou le camp Boiro où beaucoup périssent. Les tentatives de putschs réels ou illusoires sont durement réprimées. S’y ajoutent la lutte que mène les intellectuels guinéens exilés et le rôle des médias. Dans ce contexte, Makeba chantera Sékou Touré et son parti unique…
Chanson de Myriam Makeba pour Sékou Touré et son Parti Unique

2.     La diplomate « guinéenne »
Pour donner une autre image à son régime et prôner le panafricanisme qu’il théorise, Sékou Touré nomme Myriam Makeba comme conseillère culturelle. Elle est aussi mandatée à l’O.N.U dans la délégation guinéenne. En effet, elle sert également comme délégué de la Guinée aux Nations-Unies, et a l'occasion de s'adresser deux fois à l'assemblée générale des Nations-Unies en 1975 et 1976. Elle profite de la tribune qui lui est offerte pour dénoncer l'apartheid. 
Intervention de Myriam Makeba à l'O.N.U. ©

En 1984, Sékou Touré décède. N’ayant pas programmé sa succession dans un pays où les institutions sont faibles et les hommes forts, le chaos s’installe aussitôt. Une semaine seulement après la mort de Sékou Touré, un coup d’Etat se produit. Lansana Béavogui, le successeur constitutionnel est renversé par les militaires qui placent à la tète de l’Etat Lansana Conté. Dans un premier temps, Myriam Makeba est bloquée à l’aéroport. Elle finit par quitter la Guinée pour s’installer en Europe. Ce séjour en Guinée de Makeba a aussi des pages noires. En effet, elle perd sa fille Bongi des suites d’un accouchement. Le divorce avec Stokely Carmichael devenu Kwame Turé est aussi consommé.
La nouvelle vie
1.     L’après Guinée
N’ayant plus l’ombre de Stokely Carmichael sur elle, ayant aussi quitté la Guinée, Makeba donne un nouvel élan à sa carrière. Elle est au sommet de son art et sillonne le monde. En 1987, Elle se joignit à la tournée phénoménale de Graceland avec Paul Simon au Zimbabwe. Démonstration sans précédent d'unité raciale et de sonorités multiculturelles, les concerts ont attiré l'attention sur l'injustice des politiques racistes impériales en Afrique du Sud et a mis en valeur le talent de générations de musiciens sud-africains. Auréolée d’un grand succès avec la tournée Graceland, Makeba  enregistre sa première sortie américaine en deux décennies, une collection tribale intitulée Sangoma, ce qui signifie devin-guérisseur. Mettant en vedette des chants africains que la chanteuse a appris de sa mère dans sa jeunesse, l’album solo jette un nouvel éclairage sur les sons soul et spirituels de son pays natal. L’album suivant de Makeba, Welela ( 1989) est un mélange de chansons traditionnelles avec des morceaux plus récents.
2.     Retour d’Exil
Février 1990, le plus célèbre prisonnier au monde recouvre la liberté : Nelson Mandela. Myriam Makeba aperçoit le bout du tunnel, elle qui vit en exil depuis 30 ans. Certes la libération de Mandela est une cure de jouvence mais elle considère que la lutte n’est pas terminée : « La libération de Mr Mandela n’est pas la fin de l’apartheid. Ce qui est triste c’est qu’il a passé la plupart de sa vie en prison pour essayer de lutter contre l’apartheid, et aujourd’hui il est libéré encore dans l’apartheid. Donc rien n’est changé chez nous ». Juste avant de prendre son vol, après 31 ans d’exil, elle répond à RFI que la première chose qu’elle fera c’est d’« aller prier sur la tombe de ma mère, c’est pour cela que je vais, parce que j’ai été interdite de rentrer pour son enterrement. Je resterai chez mon frère. Je n’ai que lui, nous ne sommes plus que deux, la tête et la queue. (…) J’irai chanter à Soweto, quand le moment viendra. » C’est munie d’un passeport français, fourni par Danielle Mitterrand, l’épouse du président, qu’elle atterrit le 10 juin 1990 à Johannesburg. Quelques mois plus tard, elle se produit enfin sur scène pour le public de son pays. Elle joue l’année suivante aux côtés de Whoopi Goldberg dans le film Sarafina !, qui revient sur les émeutes de Soweto en 1976. Et si l’apartheid, avec l’élection de Mandela (1994) est officiellement mort, Makeba n’en épouse pas moins d’autres combats, qui concernent son pays comme le reste de l’Afrique. 
 Nelson Mandela et Myriam Makeba © Inconnu

La femme engagée
1.     Mama Africa
L’accession à l’indépendance de la grande majorité des pays africains à partir de 1960 va offrir à Makeba l’occasion d’endosser le costume de Mama Africa. En effet, elle se révèle comme une panafricaniste convaincue. C’est à partir des Etats Unis que Makeba fera la connaissance de l’Afrique. En 1962, Tom Mboya, (ministre sous le gouvernement de Jomo Kenyatta), qu’elle a connu aux Etats Unis l’invite au Kenya pour chanter en faveur des orphelins Mau-Mau. Ainsi, elle revient en Afrique 3 ans après avoir quitté son pays. Makeba prolonge son voyage au Tanganyika (actuel Tanzanie) où le président Nyerere lui offre son premier passeport. Elle en collectionnera de nombreux. Quelques mois plus tard, en 1963, elle est invitée à la conférence inaugurale de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) à Addis-Abeba. Cette rencontre, la première des Etats d’Afrique indépendants va lui permettre de côtoyer les grandes personnalités d’alors. Décembre de la même année, Jomo Kenyatta, le premier président du Kenya, l’invite aux cérémonies officielles d’indépendance. Son séjour en Guinée lui permettra de vivre de grands événements de près. Ainsi, en novembre 1970, elle est aux premières loges quand débarquent par la mer les mercenaires embauchés par le Portugal pour en finir avec le régime de Sékou Touré et les bases arrières qu’il offre au PAIGC, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée (Bissau) et du Cap-Vert qui est en passe de défaire les colons. C’est l’échec de l’Opération Mar Verde. Makeba est aussi à l’O.N.U dans la délégation guinéenne. Elle n’hésite pas à défendre son peuple. Myriam Makeba prône l’utilisation d’une langue unique en Afrique. « Il faut toujours valoriser notre culture et nos langues. Les gens disent toujours que ce sont des dialectes, je me fâche parce que les dialectes ce sont des langues. En Europe, il y’a l’Allemand, il y’a le suédois, il y’a le danois, ce sont des dialectes aussi mais eux ils disent que c’est leur langue. Moi je dis toujours aux jeunes il faut qu’ils écrivent à l’O.U.A pour imposer à nos chefs d’Etat pour choisir au moins une seule langue qui doit être enseignée dans tous les pays, une langue africaine commune». Makeba tient aussi à montrer son africanité dans la musique. Notons qu’elle est l’une des rares à avoir connu un succès mondial en chantant dans sa langue maternelle. Elle ironise sur cela . 
Myriam Makeba  - "The click song" 

Makeba, c’est aussi de nombreuses chansons pour les grandes figures du monde noir : Malcolm X, Lumumba, Samora Machel, Mandela etc. Durant toute sa vie, elle n’aura cessé d’apporter son aide à toutes les entreprises visant le développement de l’Afrique.
Chant de Myriam Makeba  pour Patrice Lumumba


2.     Refuser !
Ce qui caractérisait Makeba, c’est aussi le refus. Le refus de se faire dicter. Son engagement se lit à travers ses participations aux Festivals. Myriam Makeba ne sera pas du premier Fesman organisé à Dakar en 1966. En effet, les relations de Senghor avec la France font reculer plus d’un. Trois ans plus, en 1969, Houari Boumediène président de la république d’Algérie organise le festival panafricain d’Alger qui prend le contre pied du Fesman. C’est le rendez vous de ceux qui avaient boycotté le Fesman. Makeba y prend part. Boumediène en profite pour lui donner un passeport algérien. Mouity-Nzamba revient sur la personnalité de Makeba avec ces mots : « Notons que l’engagement panafricain de Miriam Makeba et les excellentes relations qu’elle a entretenues avec des chefs d’État ne l’ont jamais inféodée à des pouvoirs nationaux. Tout au long de sa carrière, la chanteuse s’est signalée par une nette indépendance d’esprit tant sur le plan politique qu’au niveau esthétique. Ainsi, en 1967, à la suite de la victoire d’Israël lors de la guerre des six jours face à l’Égypte, membre fondateur de l’ONU et de l’OUA (Organisation de l’Unité Africaine), elle refuse de céder aux pressions des délégués de nations africaines à l’ONU qui lui demandent de retirer un chant en hébreu de son répertoire. Cette décision, prise en pleine tournée, met fin à sa collaboration avec Harry Belafonte. En 1970, elle fait face à des difficultés similaires quand une lettre du Premier ministre Abdou Diouf l’informe qu’elle est désormais persona non grata au Sénégal en raison de sa proximité avec Sékou Touré ». Cet engagement de Makeba et sa carrière ont été couronné par de nombreux récompenses. Par exemple, elle prit trophée de la « Femme du siècle » de la Bedford Stuyvesant Community of New York City, ainsi que le titre de commandeur des Arts et des Lettres et la Légion d’honneur en France. En 1993, elle est la première femme interprète à recevoir le prix du Conseil international de la musique de l’Unesco, qui distingue « des musiciens ayant contribué par leur activité à l’édification humanitaire du monde [et] au rehaussement de la culture musicale de l’humanité ».
Myriam Makeba en 1996© getty images

La fin d’une diva
1.     Dernières œuvres
Avec la nouvelle épouse de Mandela, Graça Machel, veuve de l’ancien président mozambicain Samora Machel mort dans des circonstances tragiques en 1986, Myriam Makeba se lance dans l’appui aux enfants atteints du VIH-SIDA, et ouvre en Afrique du Sud son propre centre pour accueillir des jeunes filles orphelines ou violées et les aider à reconstruire leur vie. Elle enregistre encore des chansons et continue à se produire sur scène, portant ses nouvelles luttes. Certes, elle se lance dans une tournée d’adieu en 2005, mais continuera de chanter pour apporter son soutien aux causes qui lui tiennent à cœur. Ambassadrice de bonne volonté pour la FAO depuis 1999, on la retrouve en 2008 dans l’est de la RDC pour protester contre les violences sexuelles infligées aux femmes, dans une région minée par les groupes armés. 
2.     Adieu l’artiste !
Le 10 Novembre 2008, Le Monde publiait ceci :
« Miriam Makeba, voix légendaire du continent africain et mondialement connue comme "Mama Africa", est morte dans la nuit du dimanche 9 au lundi 10 novembre, à 76 ans, près de Naples, en Italie. L'artiste a été victime d'une crise cardiaque, juste après être sortie de scène, à la suite d'un concert de soutien à l'écrivain Roberto Saviano, auteur de Gomorra, menacé de mort par la Mafia. Devenue un des symboles de la lutte contre l'apartheid, la chanteuse sud-africaine, née à Johannesburg le 4 mars 1932, n'aura de cesse de plaider dans ses chansons pour l'amour, la paix et la tolérance. Son titre phare "Pata, Pata" a fait le tour de la planète. »
Ainsi nous quittait une des plus grandes artistes de l’histoire. Alliant engagement et vie artistique. Elle disait : « Les compagnies de disque ont beaucoup d’influence sur ce que nous faisons. Ils y’a beaucoup de gens qui veulent chanter la musique traditionnelle mais ça ne paye pas…Dans la musique, il faut aussi chercher à dire ce qui ne va pas dans notre société. On ne peut pas fuir nos problèmes. On ne peut pas toujours chanter Baby-baby pendant qu’il y’a  de la souffrance ». C’est sur ces mots que nous refermons ce 16ème numéro de Grands d’Afrique qui portait sur l’histoire de Myriam Makeba.
Myriam Makeba © getty images
Bibliographie
Makeba Myriam et Hall James (dir.), Makeba: My Story, Londres, Bloomsbury,
1988, 264p 
Mouity-Nzamba M.,« Myriam Makeba : Une vie au service d’un art engagé », IRICE  « Bulletin de l'Institut Pierre Renouvin » Volume 2 n°40, 2014 pp 111-125
Rogosin Lionel , Come Back Africa: A Man Possessed, Johannesburg, STE
Publishers, 2004.

Filmographie
Kaurismaki Mika, Mama Africa, Starhaus Filmproduktion, Germany, South Africa, Finland, 2011, 90mn
Rogosin Lionel, Come Back Africa, Milestone Films, États-Unis/Afrique du Sud, 1959.
Documentaire Zone bleue-Myriam Makeba en Guinée, 27 Avril 1981, 32 minutes

Webographie
·        Foka Alain, Archive d’Afrique – Myriam Makeba, Radio France Internationale, 2010
https://pan-african-music.com/miriam-makeba-come-back-africa/
https://biography.jrank.org/pages/2530/Makeba-Miriam.html
https://www.jeuneafrique.com/188194/culture/miriam-makeba/
http://www.laawan.com/fr/articles/850-miriam-mama-africa-makeba-1932-2008-l-imperatrice-de-la-chanson-africaine-12-12-2006.html







Commentaires

  1. Vraiment mention spéciale a vous car vous me nourrissez
    La renaissance de nos héros peuvent développer notre cher Continent

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  2. Excellent vraiment merci c'est très intéressant cette pub
    Respect et considération éternels à Myriam Mama Africa

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