Une journée, deux sens

J'aime bien la touche africaine apportée à ce jour. Cela montre déjà une différence de conception s'agissant de la femme. Notons déjà que cette journée avait vu le jour avec Lenine en 1921. Cela n'a rien d'africain. Ce fut pour récompenser les femmes après plusieurs luttes. En bref, le 8 Mars c'est la journée internationale des droits des femmes. Actuellement en Afrique, au Sénégal nous lui avons donné une autre connotation affective exprimée à travers l'amour que nous vouons à nos femmes particulièrement à nos mères. Ce qui peut bien aussi s'expliquer. En Afrique, la femme a toujours occupé une place très importante. C'est un peu avec l'arrivée de l'Islam que la femme va être "relégué au second". Comme le relate Cheikh Anta dans "Nations nègres", en Afrique c'était le matriarcat . Maintenant avec l'arrivée de l'Islam, la société va s'organiser sur la base du patriarcat. Cette dualité à l'époque que Sembene Ousmane relate bien dans son film Ceddo. De ce fait les femmes ont occupé un rôle très important en Afrique et cela a eu des ramifications. Et rapellons que ce système de matriarcat nous vient d'Egypte
En Europe, ce fut un autre cas. Dans cette société, l'homme a toujours dominé la femme. C'est l'histoire des gladiateurs, des rois romains etc. La condition de la femme a été toujours pénible. Lors de la révolution française par exemple, elles avaient joué un grand rôle : l'histoire des poissonières... Leur voeu d'émancipation s'exprimait très souvent dans le cadre de révolutions et ce qui a été le cas pour la célébration du 8 Mars. Raison pour laquelle la célébration de la journée du 8 Mars est toujours différente. Dans les autres regions du monde on parle de droits des femmes, ici en Afrique on chante la mère et la Femme.

 Bathie Samba Diagne